Les risques psychosociaux (RPS) représentent l’ensemble des risques liés à la santé mentale et physique des salariés sur leur lieu de travail. Les sources de ces maux peuvent être les conditions de travail, les missions effectuées, l’organisation mise en place ou les relations interpersonnelles qu’elles soient hiérarchiques ou non. Les RPS peuvent potentiellement toucher tous les types de postes dans n’importe quelle entreprise, quelle que soit sa taille ou son secteur d’activité. Le rôle de l’entreprise, des managers et des pouvoirs publics est de prévenir ces risques afin de les réduire au maximum.

Quels sont les risques psychosociaux

Les risques psychosociaux les plus courants en entreprise sont :

Le stress

Il demande une prévention et un sens de l’attention accru car il dépend de la perception de chacun. Pour les mêmes missions dans un cadre commun, les travailleurs peuvent avoir un niveau de stress très différent. Ce sentiment est créé par le décalage qui peut exister entre la demande de l’entreprise (la mission) et les ressources dont dispose le salarié pour y répondre (temps, matériel, outils, compétences etc).

Cela peut déboucher sur deux types de stress :

  • Un stress aigu : ponctuel et passager
  • Un stress chronique : durable et répété

Le stress chronique peut s’avérer dangereux tant pour le travailleur que pour l’entreprise. En effet, un stress à répétition a des conséquences sur la santé. Il peut mener à l’augmentation de différents problèmes de santé : AVC, insomnie, anxiété, dépression ou épuisement.

L’épuisement ou « Burn out »

L’épuisement professionnel ou burn out est dû à une exposition prolongée au stress professionnel. Il apparaît généralement chez les personnes très engagées personnellement, physiquement et mentalement dans leur travail. Les symptômes vont être une fatigue physique, une incapacité à rester concentré et motivé sur ses missions, une sensibilité émotionnelle accrue et une qualité de travail en baisse, une dépression.

Violences et agressions

Les violences et agressions sont dites internes ou externes. Les violences internes correspondent aux agressions venant de l’intérieur de l’entreprise (managers, collègues) et les violences externes venant d’individus extérieurs à l’entreprise (clients, fournisseurs)


Il n’y a pas de définition dans le code du travail de la violence au travail.

C’est l’Accord National Interprofessionnel de Mars 2010 devenu obligatoire en juillet 2010 qui définit la notion de la violence au travail, en y intégrant une sorte d’échelle de gravité.

Il est ainsi précisé que :

  • La violence au travail se produit lorsqu’un ou plusieurs salariés sont agressés dans des circonstances liées au travail.
  • Elle  va du manque de respect à la manifestation de la volonté de nuire, de détruire, de l’incivilité à l’agression physique.
  • La violence au travail peut prendre la forme d’agression verbale, d’agression comportementale, notamment sexiste, d’agression physique, …

Le harcèlement moral, risque psychosocial susceptible d’être un délit


Le harcèlement moral fait partie des risques psychosociaux les plus graves. En effet, il s’agit d’une infraction prévue dans le code du travail mais aussi dans le code pénal dans le cadre des délits.

Il peut y avoir des phénomènes de harcèlement intentionnel, où l’auteur a donc l’intention de nuire vis-à-vis d’un autre salarié en commettant des agissements répétés qui vont conduire à une dégradation des conditions de travail.

Cette dégradation des conditions de travail est susceptible d’entraîner 3 types de conséquences qui ne sont pas obligatoirement cumulatives, à savoir :

  • Une atteinte aux droits et à la dignité (par exemple en ne payant pas les heures supplémentaires, le salaire conventionnel, ou bien une atteinte à la dignité par des propos particulièrement humiliants
  • Une altération de la santé physique ou mentale. Cette altération est souvent constatée par des médecins, psychiatre, psychologues, ou proches
  • Compromettre l’avenir professionnel (par exemple une sanction injustifiée qui empêche un salarié d’être promu, un licenciement, un entretien d’évaluation qui empêche le salarié de rester dans son emploi.

Le harcèlement moral peut être aussi non intentionnel. Il peut aussi être lié à une mauvaise organisation de travail.

Ainsi, l’ANI de Mars 2010 rappelle que les phénomènes de stress lorsqu’ils découlent de facteurs tenant à l’organisation du travail, l’environnement de travail ou une mauvaise communication dans l’entreprise peuvent conduire à des situations de harcèlement et de violence au travail plus difficiles à identifier.

La surcharge répétée de travail peut aboutir à une situation de harcèlement moral.

Le harcèlement sexuel ou sexiste, risque psychosocial susceptible d’être un délit

Le harcèlement sexuel ou sexiste fait partie des risques psychosociaux les plus graves. En effet, il s’agit d’une infraction prévue dans le code du travail mais aussi dans le code pénal dans le cadre des délits.

Il y a aujourd’hui 3 définitions du harcèlement sexuel.

Dans les cas les plus graves, il peut s’agir d’une pression grave exercée dans un but réel ou apparent d’obtenir dans un but réel ou apparent, un acte de nature sexuel. Attention dans ce cas, il n’est pas forcément nécessaire qu’il y ait répétition.

Il peut aussi s’agir de propos ou comportements à connotation sexuelle répétées qui vont créer une situation intimidante hostile ou offensante à l’encontre du ou de la salariée. Dans ce cas, il est nécessaire qu’il y ait une répétition des propos ou des comportements. Les femmes ne sont pas les seules à être victime de harcèlement sexuel même si la libération de la parole par les hommes est plus difficile.

Il peut y avoir aussi des propos ou comportements à connotation sexiste répétés qui créent une situation intimidante hostile ou offensante. Cette dernière définition a été intégrée dans le code du travail à la suite de la loi sur la santé au travail d’août 2021 seulement.

Il peut aussi y avoir un mélange de propos ou de comportement à connotation sexuelle ou sexiste.

Les facteurs de risques psychosociaux

Lorsque l’on s’intéresse aux sources des RPS, 5 facteurs reviennent fréquemment.

Exigences

Qu’elles soient professionnelles ou émotionnelles, elles impactent la santé des travailleurs.

Les exigences au travail vont être les surcharges de missions, les délais irréalisables, des horaires importants.

Les exigences émotionnelles se caractérisent par des relations difficiles avec des clients ou des collègues, l’obligation de masquer ses émotions, tenir un rôle mais cela peut également se manifester par des agressions verbales ou physiques.

Manque d’autonomie

Le manque d’autonomie traduit un manque de confiance et donc une pression accrue sur le salarié. Il va subir un rythme de travail élevé, un manque de prise de décision et donc la sous-utilisation de ses capacités.

Mauvaises relations

De mauvaises relations impactent le bien être au travail des salariés et représentent une source de RPS. Afin de minimiser ce risque, il convient de définir clairement les tâches de chacun, organiser des moments d’échange, bannir les vocabulaires inadaptés, agressifs et offensants, accorder de la valeur et de la reconnaissance au travail de chacun, rester disponible et à l’écoute de chacun.

Conflits de valeurs

Les problèmes de conflits de valeurs résident dans la perte de sens au travail et l’impression de réaliser des tâches inutiles.

Insécurité

L’insécurité touche les postes plus précaires, les emplois saisonniers, CDD, Intérim. Cela peut également concerner des secteurs avec une activité plus fluctuante selon les saisons.

Quelles sont les conséquences des RPS

Comme nous avons pu le dire précédemment les conséquences sont doubles puisqu’elles affectent à la fois le salarié et l’entreprise.

Le salarié risque de voir sa santé physique et mentale se dégrader. Il risque des maladies cardio-vasculaires, des dépressions, de l’anxiété ou encore l’apparition de maladies chroniques.

Pour l’entreprise le risque est une diminution de la productivité et donc des résultats à long terme car les salariés sont moins investis et n’utilisent pas leur plein potentiel. Il y a un risque d’augmentation de l’absentéisme, un turn over important, des accidents du travail ou maladie professionnelle augmentant en conséquence les cotisations AT/MP des entreprises de plus de 20 salariés, ou encore une mauvaise image de l’entreprise qui dégraderait la marque employeur, voire dans les cas les plus graves un risque pénal.

Se former à la prévention des risques psychosociaux

Pour éviter cela, il convient de se former à la prévention des risques psychosociaux. Cette formation vous permet d’apprendre à identifier les RPS les plus fréquents, apprendre à réagir, savoir ce que prévoit la loi pour les salariés et employeurs, enfin vous apprendrez à gérer une enquête en cas de RPS.

LEDERMANN formation propose plusieurs formations sur ces sujets pour des publics différents, soit pour les dirigeants, services RH ou élus du CSE susceptibles de mener des enquêtes, soit pour les managers, soit pour les salariés.

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